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Les agricultrices, des cheffes d’entreprise comme les autres

Aurélie Demairé, fondatrice d’Adtech Normandie, et Laure Figeureu, agricultrice (à droite), ont partagé leurs expériences de cheffes d’entreprise dans l’industrie et l’agriculture.

Légitimité et reconnaissance, mais aussi partage des tâches domestiques, les agricultrices font face à des défis communs aux cheffes d’entreprise.

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Pour la première édition « Des racines et des Elles », la chambre régionale d’agriculture de la Normandie avait réuni, le 2 octobre 2025 à Bavent dans le Calvados, près de 70 agricultrices. Face à cette assemblée exclusivement féminine, Aurélie Demairé, fondatrice d’une société du bâtiment dans le Calvados, et Laure Figeureu, agricultrice dans l’Eure, ont mis en évidence leurs points communs et pointé des problématiques propres au milieu agricole.

« Ce n’était pas un rêve d’enfant, confie Laure Figeureu, installée avec son mari à Heuqueville. Je me suis intéressée à l’agriculture tardivement car il n’est pas courant qu’une fille reprenne une exploitation. » Quant à Aurélie Demairé, à la tête d’Adtech Normandie à Soliers (17 salariés), elle indique « avoir eu besoin de la légitimité acquise avec l’expérience pour se lancer dans le management ». Toutes deux soulignent l’importance du soutien de leurs familles.

Déléguer des responsabilités

Pour Aurélie Demairé, « il n’y a pas d’engagement professionnel sans véritable partage des tâches domestiques. Nous sommes peut-être moins présentes, mais je vois aujourd’hui la fierté dans le regard de mes enfants. » L’une et l’autre évoquent l’importance d’investir dans les ressources humaines salariées afin de déléguer des responsabilités et préserver leurs vies personnelles.

« Bien que je travaille dans un secteur essentiellement masculin, être une femme a peut-être été un atout », relève Aurélie Demairé. Alors que de son côté, Laure Figeureu déplore le manque de considération des fournisseurs, même dix ans après son installation : « J’ai été souvent désemparée. Mais maintenant, je n’hésite plus à affirmer que c’est avec moi qu’il faut négocier, car je signerai le chèque. »

L’agricultrice note toutefois qu’elle a eu la chance qu’on lui propose de prendre des responsabilités dans les Usines coopératives de déshydratation du Vexin (UCDV), qu’elle préside aujourd’hui. « J’observe néanmoins que plus on évolue vers le niveau national, moins il y a de femmes. »

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